Le
Bénin et l'Afrique dans la |
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Radioscopie
de la connexion du Bénin à l'internet
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TROISIEME
PARTIE
CHAPITRE II : Réflexions pour
l’action
A Les obstacles au développement de l’internet au Bénin
1) les obstacles socioculturels
a - L’analphabétisme
Pouvoir exploiter l’internet, suppose pouvoir décoder les informations qui y sont diffusées. Cependant, en 1997, seuls 26% de béninois étaient alphabétisés.
D’un autre côté la seule langue comprise et lue par la plupart des alphabètes béninois est le français. Cependant, même si elle est la seconde langue de diffusion des informations sur l’internet, le français n’est présent que dans l’ordre de 3%, contre plus de 90% pour l’anglais.
Il importe alors que les béninois s’alphabétisent et soient alphabétisés en anglais, dans le même temps qu’ils sont alphabétisés en français. Car, ainsi que l’affirme Joachim TANKOANO, chercheur Burkinabé, "plutôt que de constituer une source première de synergie et un facteur d’impulsion, l’appartenance à une famille linguistique peut (...) devenir une cause première d’inertie"
Est-il aussi utopique de rêver de voir un jour une langue béninoise sur l’internet ?
b - La faiblesse de la culture informatique
L’enseignement de l’informatique n’a commencé au Bénin qu’il y a une dizaine
d’années. Rappelons que dans notre enquête, plus de 90% des béninois non initiés à l’informatique avant de découvrir l’internet sont des étudiants, enseignants et chercheurs de l’université ! De plus, sur plus de la vingtaine d’établissements publics d’enseignement général du département de l’Atlantique, le plus développé du Bénin, un seul a conçu un programme d’initiation de ses élèves à l’informatique. Ceci revient à dire que les élèves issus des parents à revenus peu élevés ne seront pas initiés à l’informatique avant d’entrer à l’université. Cela illustre aussi l’absence d’un programme national du développement de l’informatique.
Une structure chargée du développement de l’informatique avait été créée (l’Office Béninois de l’Informatique) au....Ministère des Finances! Cette structure ne s’était que très peu attelée à la promotion de l’informatique. Aujourd’hui elle reste confinée dans le traitement des dossiers administratifs.
Du côté des informaticiens, des tentatives de regroupement ont eu lieu mais n’ont pu aboutir. Des associations viennent d’être créées, mais elles semblent inactives. Les dissensions et la méfiance entre informaticiens ne concourent pas à faciliter le management de ses organisations.
Enfin, l’enseignement de l’informatique au Bénin est encore limité au niveau Bac + 4. Dans les programmes de formation, les systèmes d’exploitations UNIX, Window NT et les protocoles TCP/IP ne sont pas enseignés. Mais une réforme de ces programmes est en cours dans certains établissements. Dès lors, la compétence des techniciens formés au Bénin est limitée ce qui ne favorise pas une appropriation et un développement locaux des infrastructures liées à l’internet.
La taille du parc informatique béninois est inconnue car une partie importante de ce parc est hébergée par le secteur informel.
La culture du réseau doit être aussi promue.
c La méconnaissance de l’internet
Notre enquête était centrée uniquement sur ceux qui utilisent déjà l’internet. De plus, il n’existe pas encore de statistiques donnant une image de la connaissance de l’internet. Pour donner une vue de ce phénomène, observons que :
1- l’internet n’est connu que par les béninois alphabètes en français ;
2- peu d’élèves ont entendu parler de l’internet ;
3- l’internet n’est surtout connu que dans Cotonou ;
4- au sein des internautes tous les services de l’internet ne sont pas connus. Par exemple les listes de diffusion ne sont pas très utilisées (17% des internautes). L’internet est plus perçu comme un instrument de consommation que de diffusion ;
5- la plupart de ceux qui ont entendu parler de l’internet ont une idée assez confuse de ses utilisations. Les aspects négatifs sont plus cristallisés dans leur esprit.
6- très peu d’articles ont été écrits sur l’internet dans la presse. Entre Janvier 97 et octobre 97) seuls sept articles de fond ont été écrits par les béninois (3 sont de nous - même ) dans deux dans quatre quotidiens principaux béninois. Le titre d’un article sur l’internet n’est encore jamais apparu sur la première page encore moins " à la une ". La plupart des articles écrits (une vingtaine) sont des reportages, des communiqués, des publications de Média France International, ou d’autres organismes de presse étrangers. Il n’existe pas d’émission sur le sujet dans la presse audiovisuelle.
Aucun programme gouvernemental n’existe pour la promotion de l’internet au Bénin. La seule action dans ce sens est l’installation du serveur du Ministère du Plan. Mais ce serveur végète dans l’inactivité.
2 - Les obstacles économiques et infrastructurels
a - Faiblesse du réseau électrique national
La première infrastructure indispensable à l’implantation de l’internet est l’électricité. Or, au Bénin, sur 77 sous préfectures et circonscriptions urbaines, seulement 50 sont électrifiées ; soit un taux d’électrification d’environ 65% seulement. Par ailleurs toutes ces circonscriptions ou sous-préfectures ne sont pas couvertes dans leur intégralité.
b - Faiblesse du réseau téléphonique national
Le réseau téléphonique national était assez vétuste avant 1992. Mais depuis cette époque, il a été rénové dans certains zones urbaines : réseaux locaux de Cotonou, Godomey, Porto-Novo, Abomey-Calavi, Bohicon, Parakou. Au total, quatre des six départements ont vu leurs infrastructures (partiellement) rénovées. Certaines centrales analogiques ont été câblées en fibres optiques ce qui a amélioré la circulation des données. Notons aussi qu’un système de téléphonie rurale a été élaboré permettant de satisfaire la demande de certains villages du pays. Le parc téléphonique du Bénin est ainsi passé de 15.000 lignes en 1993 à 33 000 en 1997.
Néanmoins, à ce jour ; il y a environ 7 000 demandes de lignes qui demeurent non satisfaites. La télé-densité qui est de 0,6 (0,6 téléphone pour 100 habitants) est située autour de la moyenne africaine (Afrique subsaharienne) mais est l’un des plus faibles au monde. Cette télé-densité pour les états du Maghreb était 4,5 et 9,5 pour l’Afrique du Sud en 1995. De plus, dans les zones rurales qui hébergent la majeure partie de la population, les réseaux sont encore analogiques, ce rend l’accès au téléphone très difficile. Les transmissions sont très lentes (débit très bas). Les transmissions de sons et des images cause beaucoup de problèmes (lenteur, coût...). Le même phénomène s’observe dans certaines villes comme Porto-Novo.
Le tableau ci-dessous donne l’état de la transmission inter- centrales
Localités |
Etat |
Vitesse de transmission |
|
Cotonou |
Ganhi - Cadjèhoun
Ganhi - Jéricho
Ganhi - Akpakpa |
Fibre optique
Fibre optique
Fibre optique |
< 64 kbps
< 64 kbps
< 64 kbps |
Porto-Novo |
Oganla -Kandévié
Oganla - autres cen-trales |
Fibre optique
Câbles téléphoniques |
< 28.8 kbps
<9.6k bps |
Cotonou - Porto-Novo
Cotonou - autres cen- trales |
Faisceaux Numériques
Faisceaux analogiques |
< 28.8 kbps
< 9.6 kbps |
Tableau 15 : Etat de la transmission inter-centrales
c - Le monopole de l’OPT
L’Office des Postes et Télécommunications est l’opérateur historique des télécommunications au Bénin. En 1992, il a été confirmé dans ce rôle par la loi 92-023- du 6 Août 1993 qui affirme que le secteur des télécommunications est un secteur stratégique et que son monopole est confié à L’OPT. Cependant la globalisation de l’économie et le besoin du développement du secteur remettent en cause ce monopole.
Malgré les risques que véhicule une déréglementation (un accord de l’Organisation Mondiale du Commerce ouvrant à la concurrence internationale le secteur des télécommunications a été signé en février 1997)., il paraît totalement inopportun de conserver un monopole absolu sur le secteur. Une raison qui justifie cette assertion est que la libre concurrence assure une bonne qualité des services offerts et un développement de l’économie. De plus, les finances de l’Etat ne peuvent plus faire seules face aux investissements imposés par une modernisation de télécommunications. Le gouvernement béninois peut ouvrir le capital de l’O.P.T dans une certaine mesure aux privés. Les Etats-Unis, la France, et le Canada (entre autres), bien qu’ayant signé cet accord, ont restreint l’entrée des investisseurs étrangers. L’Etat jouerait aussi un rôle régulateur permettant aux couches défavorisés d’avoir accès aux services. La Côte-d’Ivoire, la Gambie, et le Sénégal ont déréglementé leurs télécommunications. Le Bénin doit trouver sa formule. Il doit ouvrir les télécommunications tout en veillant à assurer la démocratisation de l’accès à ses services. Ces deux tâches ne doivent pas apparaître contradictoires.
d - Le coût de l’internet
Ce qui rend l’internet onéreux est le coût de sa partie la plus visible ( ordinateur et modem...). Au Bénin, un ordinateur doté d’une imprimante coûte entre 1,2 million et 1,5 million F CFA, Cela équivaut à plus de six ans de revenus pour le citoyen béninois moyen (le revenu moyen par équivalent adulte est 190.950 CFA/an). Si on ajoute au coût de l’ordinateur, celui du modem, du téléphone, cette infrastructure revient à environ 9 ans de revenus. Dans le même temps, l’ordinateur, le modem et le téléphone coûtent moins d’un an et demi de revenu à un français moyen (le revenu moyen par habitant en France est dans l’ordre de US$ 1500 (environ 825 000 F CFA) alors que l’ensemble ordinateur-modem-téléphone coûte US$ 2 000 (1100 000 F CFA). Et dans d’autres pays (Etats-Unis, Canada....) les internautes vivent des conditions meilleures.
Un autre fait qui illustre la cherté de l'internet est que le coût fixe de fonctionnement d'une boîte aux lettres est 12.000 F T.T.C.(OPT), alors que le revenu mensuel moyen par habitant est environ 16.000 F CFA. Les 4.000 F restants couvrent à peine une heure vingt minute de communication (une minute de communication revient à 51 F CFA). Et il reste à l'internaute à se nourrir, se loger, se vêtir, s'instruire, se soigner et...épargner...Il est donc pratiquement impossible au béninois moyen de jouir de l'internet à l’heure actuelle par un abonnement personnel.
B - Quelques pistes de solution
Après cet état des lieux, il nous parait opportun de proposer quelques pistes de réflexion et d'action pour un meilleur développement de l’internet dans notre pays. Notre réflexion sera axée sur deux points, les actions à mener par les secteurs public et privé.
1/ Le rôle du secteur public
a - Du rôle du Politique
L'action politique est le principal moteur du secteur public et tout progrès résulte d'abord de cette action. L'une des conséquences des mutations socio-économiques de cette fin de siècle est la tendance globale vers le désengagement de l'état. Cependant, en ce qui concerne les Nouvelles Technologies de l'Information et singulièrement dans le contexte béninois, le secteur public doit conserver et même raffermir sa présence.
Rappelons-nous que c'est le gouvernement américain qui a mis en place l'internet, finançant son développement jusqu'en 1995. Les conditions du développement de l'internet américain ont été créés sur cette même lancée, ce qui justifie son leadership. Le président américain et son vice-président ont également lancé, au début des années 1990, un vaste programme (National Information Infrastructure) devant consolider ce leadership dans la société de l'information. D'autres pays industrialisés ont aussi engagé des projets gouvernementaux visant à garantir leur présence dans cette société.
Ces actions révèlent le degré d'implication du Politique dans la quête qu'est le développement des NTIC et le leadership dans ce secteur. Si dans les pays industrialisés, où le secteur privé est bien structuré et bien développé, le Politique s'implique de manière aussi appuyée, au Bénin son engagement doit être plus décisif. Trois raisons justifient cette assertion.
- le secteur privé béninois est, peu développé et peu organisé ;
- les investissements nécessaires au développement des télécommunications se révèlent gigantesques ;
- les populations béninoises sont d'abord hantées par la quête permanente du quotidien.
Il ressort que le développement des NTIC au Bénin doit, au préalable, être la préoccupation du gouvernement. Le gouvernement béninois doit percevoir l'internet comme un secteur stratégique, susceptible d'accélérer le développement économique du pays. Ceci relève d'une vision politique et " gouverner c’est prévoir ". Des conditions juridiques et économiques propices au développement des NTIC doivent être créées. Une politique nationale sur le développement des NTIC doit être élaborée et doit tenir compte des besoins réels des béninois.
b - Les préalables au développement et l'internet
* La création d'un organisme d'encadrement du développement de l'informatique
Il y a une dizaine d'années que l'informatique est enseignée au Bénin. Et déjà, la globalisation du monde aidant, notre pays doit faire face à ses applications les plus pointues. La faiblesse de la culture informatique devient un lourd handicap.
Il est alors urgent qu'un organisme encadrant le développement de l'informatique soit créé. Un tel organisme existe dans les pays industrialisés et même dans certains pays africains comme le Burkina Faso.
* L'amélioration des infrastructures de communication et infrastructures connexes
Le premier défi à réaliser dans ce cadre est l'électrification de toute l'étendue du territoire national. C'est la première condition de la présence de l'internet dans tout le Bénin. L'énergie solaire utilisée dans certaines localités pourrait être mise à contribution pour atteindre cet objectif. Cet enjeu est d'autant plus crucial qu’il conditionne le développement d'autres secteurs de l'économie nationale.
Le second défi est l'extension du réseau téléphonique sur tout le Bénin. La numérisation des centrales existantes et l'installation d'autres centrales doivent figurer dans le programme de l'organisme encadrant le développement des NTIC.
* La réduction de certains coûts
Il s'agit par exemple du coût de la communication téléphonique et des taxes sur les matériels informatiques. Tout comme des réductions sont opérées sur les coûts des communications téléphoniques traditionnelles à certains moments (nuits, week end), il serait intéressant d'agir de même pour les communications téléphoniques internet. La demande deviendrait plus importante, ce qui comblerait le manque à gagner.
Quant à la réduction (ou mieux, la suppression) des taxes sur les matériels informatiques (cette taxe est aujourd'hui de 18% sur ces produits considérés comme "articles de luxe"), elle pourra susciter une acquisition massive de ces matières premières de l'internet. Au Ghana par exemple, la levée des taxes sur le matériel informatique destiné aux besoins de l'éducation a provoqué "an influs of computer into the country that is gradually helping to foster computer mediated communication" (Milliam Amin Dankawa).
* L'ouverture du secteur des télécommunications
Nous avons déjà discuté cette problématique plus haut. Ajoutons que, malgré l'agrément par l'OPT de six PSI, l'Office conserve toujours une main mise sur le secteur puisqu'il est le seul transporteur des données au niveau international. Cet état des choses ne paraît pas rassurant pour les opérateurs privés.
c - Quelques actions prioritaires
Ces actions prioritaires pourront concourir à créer les capacités d'exploitation de l'internet auprès des béninois, à les faire bénéficier des ressources de l'internet et à consolider la présence des informations béninoises sur l'internet.
* Réformer l'éducation
Les aptitudes qu'auront les futures générations de béninois dépendront de la formation qu'elles auront reçue. Dès lors, l'appropriation de l'internet en particulier et des NTIC en général par le Bénin résultera de la place accordée à la formation à ces technologie dans l'éducation. La Ghana l'a compris déjà qui a crée le projet Schoolnet. L'enseignement de l'informatique, l'élément de base dans les NTIC, doit être systématique, surtout au niveau secondaire et universitaire. Cette formation dans l'enseignement public doit être une priorité gouvernementale car l'enseignement public devient le réceptable des béninois issus de couches défavorisées.
Un autre élément important est l'enseignement de l'anglais. Plus de 90% des informations disponibles sur l'internet sont en anglais. Afin d'exploiter pleinement ses ressources, les béninois doivent maîtriser l'anglais. Il est heureux de constater que quelques écoles primaires (privés) inscrivent déjà l'anglais dans leurs programmes de formation.
* Connecter les centres de recherche
Tous les centres de recherche doivent être connectés à l’internet afin que la communauté scientifique puisse jouir des avantages inestimables du réseau.
Le centre de cette connexion doit se situer à l’université. Il importe peut-être d’augmenter les capacités du Centre Syfed-Refer (par exemple en augmentant le nombre de machines). Mais pour des raisons de souveraineté nationale, le Bénin ne doit pas laisser la francophonie seule s’occuper de la promotion de sa recherche.
* Encourager la diffusion des information béninoises sur l'internet
L'internet offre au Bénin, l'opportunité inédite de diffuser les informations qu'il produit dans le monde. Des politiques de production, de collecte et de diffusion de ces informations doivent être élaborées afin que la promotion de notre pays à l'étranger soit assurée. Les secteurs devant être les points focaux de ces politiques sont ceux de la culture, du tourisme, de la recherche, de la santé et de l'économie.
* Intégrer l'exploitation de l'internet dans les activités du secteur rural
Les activités rurales occupent plus de 60% des béninois et l'économie nationale est largement basée sur elles. Les ressources de l'internet (informations et services) peuvent contribuer à développer ses activités (informations agriculturales, échanges d'expériences entre régions du Bénin et entre pays du Tiers-Monde). Le développement rural donnera du même coup un fouet au développement économique national. Les populations rurales ne pouvant, dans leur plus grande majorité exploiter elles-mêmes l'internet, les ONG œuvrant dans le secteur seront leurs principales interfaces.
* Soutenir les ONG œuvrant dans le secteur internet
Depuis la tenue de la consultation sur la Dimension Sociale du Développement tenue à Cotonou les 20 et 21 Juin 1994, il a été pris la décision d'associer les ONG aux activités de lutte contre la pauvreté. Ces organismes qui progressivement jouent le rôle de l'Etat, doivent être soutenus dans leurs actions.
* Intégrer l'internet dans le fonctionnement de l'administration
L'intégration de l'internet dans l'administration contribuera dans une large mesure à la rendre plus efficace. En effet, la mise en réseau des informations administratives accéléra l'accès à ces informations. La lourdeur administrative vécue chez nous pourra être atténuée dès lors que les procédures administratives seraient accélérées. Les listes de diffusion pouront améliorer la circulation interne des informations. L'administré sera aussi rapproché de l'administration. L'internet rendra donc plus effective la décentralisation de l'administration en cours chez nous.
L'intégration de l'internet dans le fonctionnement de l'administration béninoise a commencé mais n'a pratiquement pas avancé depuis.
* Créer des structures communautaires d’utilisation de l’internet
A l’image des publiphones, ces centres permettront au citoyen n’ayant pas un accès personnel à l’internet de bénéficier des ressources du réseau contre une somme forfaitaire. Ces centres devront offrir en priroté l’accès au email et au web. Des accords devront être obtenus avec les PSI privés afin que ceux-ci ne perçoivent pas ces actions comme une concurrence déloyale.
2 - Le rôle du secteur privé
a - Le rôle des entreprises privées
Les entreprises privées par leurs investissements augmentent le potentiel technologique d'un pays. Elles s'emploient aussi à faire naître une certaine demande.
En investissant dans le secteur des NTIC, au Bénin, les entreprises privées, contribueront à développer les NTIC même si cette fin n'est pas leur objectif premier.
Toutefois, le contexte socio-économique national n'incite pas à lancer ces investissements. Bien que le secteur soit quasi vierge, certains responsables d'entreprises sont dubitatifs quant à sa rentabilité. Le pouvoir d'achat des béninois, les lourds investissements à opérer et les dispositions régementaires (position et stratégies de l’OPT, taxes élevées...) constituent deux des arguments avancés. De plus, le secteur privé au Bénin est peu développé. Toutes ces raisons relativisent l'influence que ce secteur, tel qu'il se présente aujourd'hui, aura sur le développement de l'internet dans notre pays.
b - Le rôle des ONG
Juste après l'état, le développement des NTIC incombent aux ONG au Bénin.
Nous pouvons ici distinguer trois types d'ONG :
- les ONG dont l'objectif est la vulgarisation de l'internet
- les ONG devant servir de pont entre les ressources de l'internet et les populations ; l'action de ces ONG sera surtout décisive dans les milieux ruraux où les populations, la plupart analphabètes, ne sont pas armées pour extraire et utiliser les informations produites sur le réseau.
- celles qui offrent à d'autres l'opportunité d'exploiter les ressources de l'internet.
Actuellement les actions des deux premiers types d’ONG apparaissent les plus urgentes. Il est à souhaiter que des ONG s'impliquent et œuvrent pour la promotion du réseau. Très peu d'ONG œuvrent dans le secteur aujourd'hui (Groupe SESAME, NTIC 2000...). Il n’existe pas encore de chapitre de l’Internet Society au Bénin bien que certaines personnes aient tenté de le créer quelques mois plus tôt. Des statuts avaient même été créées!
c - Le rôle du citoyen
L'internet ne pourra réellement connaître un essor au Bénin que lorsque chaque citoyen verrait en cet outil un instrument du développement national. Il est à recommander que chaque béninois s'intéresse au "réseau des réseaux" et l'utilise pour développer des applications innovantes.