TROISIEME PARTIE

Pour un meilleur développement de l’internet au Bénin

Dans cette troisième partie, nous examinerons les projets en cours et quelques activités ayant été réalisées, dégagerons les entraves à l’éclosion du réseau pour aboutir aux conditions de son développement au Bénin...

CHAPITRE I : Recueil de projets et d’activités internet

Il ne sera pas inclus ici les activités habituelles menées par les prestataires privés ou publics de l’internet. L’énumération n’est pas exhaustive.

A) L’Initiative Leland et le Réseau du Développement Humain et Durable

1) L’Initiative Leland

a - Présentation du projet

Le projet Leland Initiative (en français " Initiative Leland ") a été élaboré par le gouvernement américain pour aider vingt états africains dont le Bénin, à être présents et actifs sur les autoroutes de l’information. L’Agence Américaine pour le Développement International (USAID) est l’organisme chargé de le mettre en œuvre. Il a été baptisé " Leland Initiative " en hommage à Mickey Leland, un membre du Congrès américain mort en Ethiopie en 1989 dans une zone isolée où toute communication était inexistante avec le reste du monde. Le but ultime du projet est d’armer les pays bénéficiaires à mieux affronter les défis du développement socio-économique.

Le projet Leland est mise en oeuvre sur la base des infrastructures dont dispose le pays qui en bénéficie. Le Bénin ayant déjà une connexion à l’internet, ce projet s’occupera surtout à renforcer la capacité des infrastructures de l’OPT, et à créer un environnement favorable à l’appropriation du réseau.

La signature du protocole d’accord entre le Bénin et les Etats-Unis a eu lieu le 9 Janvier 1997. Le projet se déroulera sur trois ans. Les équipements sont déjà disponibles, et leur installation achevée. La connexion sera à 128 kbps. Il est prévu une augmentation du débit jusqu’à une liaison par satellite VSAT si au cours des trois ans, le réseau arrivait à saturation. Le lien sera établi à travers l’opérateur américain MCI.

b - Activités

Un aspect important du projet Leland est la promotion de la commercialisation de l’internet par des opérateurs privés. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’agrément

prochain de six PSI privés par l’OPT. Les PSI bénéficieront d’un accès à 64 kbps et débuteront leurs activités début 1998. Les coûts des services offerts seront fixés de commun accord avec l’USAID et l’’OPT. Les coûts de ce dernier seront aussi discutés dans ce cadre tripartite afin que l’utilisateur final soit le grand bénéficiaire.

Le volet formation de Leland Initiative a aussi été lancé avec la tenue à Abidjan, du 27 Octobre au 1er Novembre d’un séminaire sous-régional sur l’utilisation de l’internet dans le fonctionnement des organismes. Trois institutions publiques et quatre ONG béninoises ont participé à ce séminaire.

Leland Initiative contribuera surtout au développement de l’internet au Bénin en ce qu’il favorisera la baisse du coût des services offerts par les opérateurs béninois.

2 - Le Réseau du Développement Humain et Durable

a - Présentation du projet

Le Programme du Réseau du Développement Humain et Durable (PRDD) plus connu sous son appellation anglaise Sustainable Development Networking Programme (SDNP) vise à "l’établissement au niveau national, d’une capacité à gérer et à l’exploiter l’information adaptée en vue de la prise des décisions avisées pour un développement durable ". C’est un projet initié par le PNUD en 1991 qui place en son coeur l’utilisation des NTIC dont l’internet pour favoriser un meilleur accès et un meilleur partage de l’information. Soixante dix-sept pays dans le monde, dont 17 africains sont impliqués dans le S.D.N.P. Le projet sera concrétisé par la construction d’un intranet national sur lequel sera disponible toute l’information multi-sectorielle générée dans le pays concerné. Cet intranet s’appellera RDD (Réseau du Développement Humain et Durable).

Le RDD-Bénin sera composé de dix serveurs au sein des dix groupes homogènes (GH) constitués. Ces groupes sont les suivants :

- Recherche /Education (G1) ;

- Administration (G2) ;

- Environnement/Développement Rural (G3) ;

- Serveur privé (G4) ;

- Organismes internationaux (G5);

- ONG/Associations professionnelles (G6) ;

- Médias/Culture/Tourisme (G7) ;

- Corps constitués (G8) ;

- Santé et promotion sociale (G9) ;

- Unités de coordination (G10).

Le projet est étendu sur trois années, temps au bout duquel le RDD devrait devenir autonome. Le protocole d’accord a été signé par le Bénin en Août 1997.

b - Activités

Les équipements devant permettre de construire l’intranet sont déjà commandés. Le volet " formation " est celui qui a enregistré le plus d’activités. Ces activités ont commencé avant la signature du protocole d’accord. Ainsi, le Bénin a participé à un certain nombre de conférences, séminaires et ateliers internationaux sur des sujets comme le savoir global, la sensibilisation des politiques, l’utilisation et la gestion technique de l’internet. Un atelier sur l’utilisation et la gestion de l’internet s’est déroulé à l’OPT du 6 au 10 octobre 1997. Ce premier atelier de formation des formateurs marque le début des opérations de formation au niveau national . Le comité nationale de pilotage du projet se met déjà en place.

B : AUTRES PROJETS ET ACTIVITES

1) Autres activités menées sons le couvert de projets internationaux

Dans le cadre de l’UNEVOC (projet international pour l’enseignement technique et professionnel de l’UNESCO) un séminaire de formation inter-africain a été organisé en juin 1997 au Centre Wanad. Ce séminaire était organisé à l’endroit des Centres UNEVOC africains et le Bénin y a participé.

En Avril 1997, dans le cadre du projet Afriweb, le Bénin a participé à un séminaire de formation à la conception des pages Web à Abidjan.

Le Centre Syfed Refer a organisé un certain nombre de rencontres autour de l’internet afin d’initier et de sensibiliser la communauté universitaire sur l’internet.

En 1996, certains organismes béninois ont, depuis le Centre Culturel Américain participé à une émission Worldnet traitant de l’internet.

2) Activités menées par secteur privé béninois

a - Edition du magazine électronique "SOFTIVORES"

La société Softlab a initié en 1997 l’édition d’un magazine électronique appelé " Softivores ". Softivores devrait être un magazine de vulgarisation de l’internet et des services et applications qu’il offre. Il est hébergé sur le site de Softlab . Mais son édition n’a pas fait long feu. Sa suspension serait due à deux raisons fondamentales.

- l’édition d’un magazine électronique relève d’une activité à part entière, exigeant une disponibilité et un personnel adéquat, cependant, Softlab est avant tout un service de commercialisation de produits informatiques et de formation ;

- compte tenu du faible développement de l’internet au Bénin, le produit n’était pas consommé et le feed-back n’existait pas.

Il serait intéressant que cette expérience qui participe de l’essor de l’internet soit examinée de plus prêt afin que le projet puisse renaître de ses cendres.

b - Les activités du Groupe SESAME

Le groupe Sesame " communiquer pour développer ", est une association de jeunes spécialistes de l’information dont l’un des objectifs est la promotion et le développement de l’internet au Bénin. Ce groupe est né en Avril 1997 et a déjà organisé des conférences sur l’internet et fait publier un certain nombre d’articles dans les journaux béninois. Le Groupe SESAME est l’un des rares ONG à oeuvrer dans le secteur de l’internet au Bénin. L’un de ses programmes majeurs est la promotion des contenus béninois sur l’internet. Mais cette ambition est entravée par le manque de technicité de ses membres à concevoir et gérer des sites web.

c - La quinzaine de l’internet

La quinzaine de l’internet est une manifestation de promotion de l’internet organisée par la société Kyodaï en Août 1997 à Cotonou. Elle a permit au public de découvrir l’internet et d’utiliser ses services (émail, web,...) à des coûts promotionnels.

d - Divers

Divers conférences ont été organisés dans divers cadres (journée mondiale de la Presse, " Mercredi du Développement " du Club Goli,, " Temps du Livre " du Centre Culturel Français....). Le public s’intéresse de plus en plus à ces conférences.