Le
Bénin et l'Afrique dans la |
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Radioscopie
de la connexion du Bénin à l'internet
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CONCLUSION
L'internet apparaît comme la mutation technologique la plus révolutionnaire du XXè siècle. Il offre au Bénin l'opportunité de rattraper à terme ses retards technologiques si ses enjeux sont vite compris et les conditions de son développement créées.
Les principaux enjeux qu'il véhicule pour le Bénin sont : la survie - économique, la promotion de la recherche, la formation des cadres, l'amélioration de la communication entre régions, la promotion du Bénin, de la démocratie, la performance de l'administration.
En Afrique de l'Ouest, le Bénin fait partie des premiers pays qui se sont connectés. Mais cette connexion n'avait pas été préparée et elle n'est guère promue. La connexion de l'administration qui devrait être réalisée dès les premiers mois de 1997 piétine pour des raisons politico-administratives. Le secteur privé, de son côté paraît quelque peu averti des avantages du réseau. Cependant, ses actions sont encore entravées par les difficultés économiques que connaissent les béninois, par des contraintes réglementaires et par la méconnaissance des avantages de l'internet.
Le Bénin comptait en Août 1997 au moins 1.500 abonnés et 6.000 internautes (0,09% de la population béninoise, puisque 80,61 % des internautes sont des béninois). Seulement 14% des abonnés sont des femmes. Le Centre Syfed et l'OPT possèdent plus de 90% des abonnés. Il y avait 1.300 boîtes aux lettres. Du point de vue de la catégorie socioprofessionnelle, l'Internaute béninois est un étudiant en fin de cycle dont l'âge tourne autour de 25 ans, qui utilise les services subventionnés du Centre Syfed-Refer, pour la correspondance (amis ou parents vivant à l'étranger) et la recherche. Environ 91% des internautes non initiés à l'informatique avant de découvrir l'internet proviennent de la communauté universitaire. 67% des personnes interrogées ont pris un abonnement personnel, mais seulement 12% de ces personnes (interrogées) exploitent l'internet à coûts réels. Les autres groupes d'abonnés sont des agents ou responsables d'ONG, de l'administration, des entreprises privés et autres organismes.
Environ 98% des internautes pensent que le Bénin a besoin de l'internet et 85% sont optimistes quant à son développement. Précisons que ces personnes ne sont pas optimistes pour la raison que le pays disposerait de ressources suffisantes pour développer le réseau, mais parce qu'il ne pourra échapper au mouvement de l'histoire.
Il y a six PSI classiques au Bénin et divers cybercentres (nous nommons "cybercentre" tout lieu où l'on peut utiliser l'internet. Il n'y a pas de cybercafé au Bénin. Mais les mois à venir verront le nombre des PSI augmenter et l'internet pourrait connaître un nouvel essor. Les projets Leland et le SDNP viennent de démarrer. Chacun de ces projets, dans la spécificité de ses objectifs permettra au Bénin (et aux autres pays africains) de mieux se repositionner sur les autoroutes de l'information. L'année 1998 pourrait donc constituer celle du renouveau de l'internet au Bénin.
Toutefois, malgré les atouts et les facilités qu'apporteront ces projets, la situation de l'internet ne pourra s'améliorer que si le citoyen, le secteur privé et surtout le pouvoir public se consacrent de manière engagée à son développement. Malgré le mouvement mondial de déréglementation et de libéralisation, le Politique doit jouer un rôle déterminant. En effet, le secteur privé béninois est très peu développé. Dans le même temps, les télécommunications apparaissent comme un secteur stratégique, déterminant l'essor économique, le leadership et exigeant de lourds investissements. Ces investissements doivent être concentrés dans les secteurs non productifs directement comme l'éducation, la culture, la santé, etc. Certains obstacles doivent être levés. Il s'agit entre autres de l'analphabétisme, de la faiblesse de la culture informatique, de la faiblesse des réseaux électrique et téléphonique. Les institutions utilisant intensément l'internet (l'université en l'occurrence) doivent être dotées de paratonnerre et de groupe électrogène afin de résoudre un temps soit peu les problèmes relatifs aux coupures du courant électrique et à la foudre. L'informatique doit être intégrée dans la formation de base des élèves et étudiants. Le Bénin doit aussi concevoir des politiques de production de collecte et de diffusion de ses informations.
La plus grande révolution doit être cependant culturelle. Il doit être promue dans la pensée béninoise l'amour du travail, du prochain et le patriotisme. En parlant de l'Afrique entière Axelle Kabou avait posé une question pertinente en se demandant "si l'Afrique avait refusé le développement ". La même question peut se ramener au contexte béninois.
Nous souhaitons que les questions que nous n'avons pas pu aborder (nombre d'ordinateurs hôtes, comparaison des systèmes de facturation des PSI, statistiques concernant les sites, étude de la consommation endogène des informations disponibles sur les serveurs du Bénin...) soient élucidées et que les insuffisances de notre étude soient comblées par d'autres. Il serait aussi souhaitable que des études sectorielles soient menées afin que certains résultats soient affinés et que toute l'économie béninoise puisse jouir de l'internet.