Accueil |
Iafric Information - Communication et développement en Afrique |
|
Notes de lecture
Cette
page contient quatre notes de lectures réalisées par Coralie
Picault, réalisées dans le cadre de divers travaux en Maitrise
et DESS des sciences de l'information et de la documentation en 2001 et 2002.
Accès à d'autres notes de lectures sur le
site
Mention
de Copyright
1. L'accès au savoir en ligne / J. PERRIAULT. - Paris : Odile Jacob,
octobre 2002
2. Au-delà du virtuel, exploration sociologique de
la cyberculture de Philippe RIGAUT
3.
La communication du savoir à distance : autoroutes de l'information et
télé-savoirs / Jacques PERRIAULT,
1996
4.
Les espaces publics d'accès à Internet : réalités
et devenir d'une nouvelle géographie des territoires et des réseaux
/ Michel ARNAUD et Jacques PERRIAULT,2002
L'accès au savoir en ligne
Vous
pouvez télécharger toute la note
(fichier RTF) mais voici le résumé de l'introduction de l'ouvrage
Introduction
Le projet du livre est donc de comprendre le rôle des réseaux numériques
dans l'accès au savoir. Beaucoup de livres ont paru sur ce sujet mais
il faut multiplier les regards (ici avec recul de l'Histoire).
Il faut voir en comparaison aux technologies antérieures ce qu'Internet
et les réseaux numériques apportent de neuf. Cet examen est révélateur
: toute nouvelle machine à communiquer engendre aussitôt des discours
et pratiques utopiques de tous côtés ; affirmation que toute nouvelle
machine sert à la conquête culturelle et éducative du monde
; injonction de forme définie par les règles de fonctionnement
et les formats de la machine qui deviennent des normes à apprendre ;
" effet diligence ".
Ici la focalisation sera sur l'accès et la diffusion du savoir, connu
sous de multiples formes et des supports variés, aux pratiques spontanées
et populaires favorisées par Internet mais freinées par institutions
et pouvoirs en place car le contrôle du savoir est pouvoir.
Savoir et connaissance
aujourd'hui : Il faut comprendre comment apprendre à l'aide des médias,
comment construire des connaissances en utilisant les réseaux numériques,
comment les rechercher et comment les diffuser. Une clarification des termes
s'impose. Tout d'abord, la communication par les machines informatiques altère
la communication humaine, on perd la présence de l'autre ou des autres
et l'ensemble des manifestations non langagières. D'autre part, qu'est-ce-que
l'information dans l'univers numérique ? C'est une suite de données,
constituées de digits, visualisables sur écran par des pixels,
audibles par des fréquences, arrangées de façon à
ce qu'un être humain puisse les lire, s'il le peut ou veut à sa
guise, comme des lettres, des images et sons. Pour P. SCHAEFFER, ce sont des
" simulacres ". Pour beaucoup de spécialistes de la question,
accord sur les fait que les informations sont des données inertes et
que l'activité d'interprétation et d'organisation incombe à
celui qui s'en sert. Avec ces activités, l'intéressé construit
du savoir car selon les travaux de L. VIGOTSKY et J. PIAGET, chacun élabore
sa propre connaissance. Puis, une connaissance est tantôt un savoir "
simple ", c'est-à-dire le résultat d'une observation, d'une
méditation ou d'une expérience personnelle, tantôt un savoir
validé par la discussion, éprouvé par l'expérimentation
et légitimé par la société. Cela se réfère
à J. GOODY entre simple knowledge et reliable knowledge.
Apparaît l'idée de l' " empreinte de la Technique " :
la technique change la tête des hommes (comme Y. JEANNERET). Pour Y. JEANNERET,
les médias ne sont pas que des procédés d'enregistrement
et les changements de supports métamorphosent les messages.
Le savoir en ligne : Il est ici défini comme une activité permanente à distance d'échanges personnels et collectifs, de consultations, de mises à jour de bases de cours et de documents en vue d'apprentissage, de constructions et de critiques, recourant à des formats et à des procédures normalisés, qui supposent le bon fonctionnement de l'infrastructure physique des télécommunications sur la planète. Cette définition appelle 4 commentaires : l'accès au savoir en ligne intègre progressivement des techniques jusque-là distinctes d'apprentissage, de recherche d'information et de gestion des connaissances ; c'est un ensemble complexe et non classable de notions ; c'est un savoir conditionnel dans la mesure où il est conditionné par le fonctionnement du dispositif numérique ; il est consultable en ligne mais cela ne doit pas dispenser de créer des lieux d'accès publics.
Particularités de l'enquête : Etudier la construction et la diffusion du savoir numérisé implique des considérations particulières, inhérentes aux techniques utilisées d'enregistrement, de stockage et de circulation : techniques d'écriture, de présentation et de modélisation des savoirs ; une fois le savoir codifié et enregistré, cela ne devient pas pour autant une nouvelle économie ; leur fonction technique est souvent modifiée par les technologies intellectuelles ; la recherche et la construction de savoir à l'aide de documents numériques ne sont pas une simple transposition des pratiques classiques et requièrent des compétences spécifiques ; l'élaboration de l'offre de savoir, sa présentation reflète l'empreinte culturelle de notre civilisation, comme par exemple les principes formels d'organisation inhérents à notre culture ; la construction en cours des connaissances sur les réseaux provoque de grands brassages (horizontal et vertical) ; la puissance publique - l'Etat, les organisations régionales, les collectivités territoriales- organise désormais l'accès au savoir en ligne ; la croyance, le fait de tenir quelque chose pour vrai fonctionne très bien dans le numérique.
Les modèles de connaissance : De multiples interrogations portent aujourd'hui sur ce qu'est le savoir. Divers secteurs se posent cette question et pour certains, notamment l'information et communication, on en vient à parler de " modèles de connaissance ". Prendre en compte la diversité des positions sur le savoir et accorder beaucoup d'attention aux particularismes culturels et cognitifs sont affaires d'autant plus urgentes qu'une machine numérique universelle est en place et devrait mettre le tout en contact direct.
Particularismes et universalisme : On ne pense pas partout de la même façon. Le mode académique, vertical, de production et de transmission du savoir de ceux qui le produisent à ceux qui l'attendent, n'est pas le modèle unique. Un autre mode existe, horizontal, où tout le monde sait quelque chose et le partage. Par ailleurs, les technologies matérielles exercent leur empreinte sur les technologies intellectuelles (CF. L. MUMFORD, l'horloge a donné la régularité). La spécificité de chaque technologie est inséparable des processus cognitifs des utilisateurs du système : par exemple, la capacité de relier des séquences disjointes d'informations et de s'en souvenir n'est pas une faculté universelle et varie selon les apprentissages scolaires. Un autre particularisme culturel est l'incompréhension des syllogismes. La société, qu'elle soit industrielle ou tribale, influe, elle aussi, sur les modes de construction du savoir par les modèles implicites d'organisation et d'échange économique qu'elle véhicule.
Les réseaux numériques : Le problème est simple à poser et pas à résoudre. La planète est câblée, par 2 principaux moyens qui sont le téléphone et Internet respectant et imposant des normes et formats universels. La situation est donc complexe et contrastée. L'utilisation des réseaux numériques a certaines conséquences sur le savoir : l'organisation en arborescence est fondée sur des arbitraires locaux de sens et des contraintes de langage informatique, or cette organisation n'est valable que par ses formats ! ; les procédures sont primordiales dans la construction du savoir en ligne ; la reproductibilité facile parasite la construction du savoir (copier / coller pour un travail).
Portées et limites de l'enquête : La définition donnée ci-dessus du savoir en ligne, bien que très large, est en fait restrictive, car les informations de n'importe quel écran peuvent être transformée en connaissance par qui les consulte. Le réseau Internet est immense et il est donc impossible de prétendre analyser dans leur globalité les accès au savoir qui s'y produisent. Dans notre optique, la notion d'accès au savoir en ligne est générique par rapport à celle d'apprentissage en ligne, notion spécifique. Accès au savoir, modèles de connaissance, réseaux numériques constituent les repères essentiels de cette investigation.
télécharger toute la note (fichier RTF)
Au-delà
du virtuel, exploration sociologique de la cyberculture de Philippe RIGAUT
Vous
pouvez télécharger toute la note (fichier
rtf),
mais voici d'abord quelques extraits
EXTRAIT
(....) Dans sa préface, Jean Copans note que l'auteur marque bien les
limites et les illusions de la cyberculture, par définition uniquement
technique, ouverte à tous et surtout en perpétuelle recomposition
et nous explique selon lui le caractère post-moderne de la cyberculture.
Sous le label "
cyberculture " sont répertoriés les équipements et
les concepts techniques les plus variés. Mais ce " cyberespace "
ne se limite plus à la seule maîtrise des outils et usages. L'avènement
du monde " virtuel " semble s'installer.
Cette étude récente et non exhaustive s'adresse essentiellement
aux étudiants car l'auteur élabore des repères heuristiques
et des cadres conceptuels susceptibles d'instruire avec un maximum de clarté
la compréhension de cet univers d'une nouvelle culture informatique et
s'appuie sur de nombreux exemples. On y trouve une optique épistémologique
particulière.
Philippe Rigaut introduit les divers aspects de la cyberculture développés
dans les chapitres suivants: la problématique du terme " virtuel
", la variété de la " cyberculture ", ses orientations,
ses différences entre cyberculture " officielle " et son ombre
rebelle " cyberpunk ", ses développements actuels dans le domaine
de l'économie, du " e-service ", mais aussi au niveau du ludique
avec la cyberconvivialité (...).
(...) Il s'agit d'une analyse critique en tant qu'étudiante en maîtrise des sciences de l'information et de la documentation, de l'apport de cet ouvrage dans ma formation et dans mon métier. Cette analyse est donc envisagée beaucoup plus sous un angle informationnel et communicationnel.
Dans son introduction,
Philippe Rigaut parle de son ouvrage comme une synthèse s'adressant aux
étudiants car il élabore des repères heuristiques et des
cadres conceptuels susceptibles d'instruire avec un maximum de clarté
la compréhension de cet univers de l'informatique. Son ouvrage est effectivement
abordable et offre un panorama de la cyberculture aisément compréhensible
notamment grâce aux nombreux exemples. Il nous permet de s'interroger
en tant que personne sur la place de cette nouvelle culture informatique dans
nos vies quotidiennes. Il nous fait ouvrir les yeux mais sans violence sur ce
qui se passe autour de nous, puis nous laisse seul maître de notre jugement.
En tant que futur documentaliste, il nous fait prendre conscience également
sur le présent et l'avenir des " autoroutes de l'information ".
Nous devons nous positionner et analyser notre rapport à notre matière
première de travail : l'information. Dans notre " société
de l'information " en évolution technologique permanente, nous assistons
à un changement des natures, supports et rôles de l'information
mais aussi de ses modes de communication. Philippe Rigaut pointe sur ces changements
de l'information avec l'intrusion progressive du virtuel et sur la façon
de communiquer entre nous ces informations. Internet en est un des meilleurs
exemples : Internet nous amène à repenser la politique documentaire,
la politique de l'information. Pour avoir l'information, nous ne sommes plus
dans l'obligation de posséder le document en lui-même mais de savoir
où trouver l'information. Internet redéfinit la notion physique
de l'information.(....)
La communication du savoir à distance : autoroutes de l'information et télé-savoirs / Jacques PERRIAULT, 1996
Vous pouvez télécharger toute la note (fichier RTF) mais voici le résumé de l'introduction de l'ouvrage
Présentation
de l'enseignement à distance comme phénomène inattendu.
Très peu de littérature française est présente sur
ce sujet, alors qu'en langue anglaise, le nombre est considérable. Ici
ce sont les textes publiés de 1991 à 1995, qui ont été
soumis à discussion, le plus souvent internationale.
Sa recherche : - construire une analyse de ce qui se passe dans le domaine ;
- éviter de le considérer comme un champ clos de la pédagogie
car la sociologie, les théories de la communication, l'économie
et la technologie y interviennent fortement ; - tenir compte des recherches
et analyses effectuées en Europe et dans d'autres régions du monde.
Son plan en trois parties représente les trois grandes idées :
- 1965 - 1985 Naissance, définition et sources, évolution de la
formation à distance. On réalise que les systèmes d'éducation
et de formation sont saturés, qu'il y a croissance sans précédent
de la demande de formation (surtout durant la vie professionnelle, on parle
de " formation tout au long de la vie ") et que la formation à
distance est pertinente. Par ailleurs, on va tenter et réussir les premiers
usages significatifs des nouvelle technologies pour transmettre le savoir. =>
origines majeures du mouvement de changement dans la formation à distance.
En 1985, les effectifs décollent, notamment grâce au développement
des techniques et technologies en cours d'imprégnation dans la culture.
- Processus de mondialisation en cours. Cette deuxième partie est une vue d'ensemble sur les grands enjeux et grandes manœuvres de la formation à distance car partout dans le monde, il y a évolution. A souligner : pour lui, c'est bien le signe que l'enseignement à distance est une véritable chance de combler les incapacités des systèmes éducatifs à satisfaire globalement les demandes.
- Phénomène de l'industrie de la connaissance, des interactions entre technologies de communication, savoir et société. Le terme peut certes choquer mais il est adéquat.
Les espaces publics d'accès à Internet :
réalités et devenir d'une nouvelle géographie des territoires
et des réseaux / Michel ARNAUD et Jacques PERRIAULT
Vous
pouvez télécharger toute la note
(fichier RTF, 27 pages) mais voici le résumé de l'introduction
de l'ouvrage
"Cet ouvrage reprend les échanges qui ont eu lieu lors du séminaire organisé en 2001 et 2002 par J. PERRIAULT et M. ARNAUD sur les lieux d'accès public aux TIC et les pratiques qui s'y développent.
Introduction
Au cours de ces dernières années, se sont ouverts en France, en
Europe et dans le monde, de nombreux lieux d'accès à Internet.
La diversité que représente le terrain est apparue comme un terrain
nécessitant une analyse globale mais aussi comme un domaine auquel la
recherche devait s'intéresser au vu des enjeux.
A l'instigation du programme e-Europe adopté au sommet de Lisbonne, les
pouvoirs publics français ont décidé d'une politique ambitieuse
d'installation de nombreux espaces publics numériques, dont la caractéristique
est de répondre au défi de la fracture numérique en proposant
l'accès gratuit ou à très bas prix aux populations défavorisées.
Trois questions méritent d'être posées, elles constituent
l'arrière plan de l'ouvrage :
- Ces espaces constituent-ils une alternative durable à la consommation
privée et favorisent-ils un mode d'usage collectif, source de la plus-value
sociale ?
- Le modèle économique de ces lieux avec inscription dans le tissu
local et recherche d'autofinancement peut-il être envisagé et,
si oui, dans quel contexte ?
- L'absence de discussion sur la pérennisation de tels lieux n'est-elle
pas le fait d'un déficit de positionnement politique, accroissant le
malaise des animateurs emploi-jeunes qui y travaillent ?""
Table des matières
Introduction
Chap I/ La notion de fracture ou fossé
Chap II/ Espaces multimédia et territorialité
Chap III/ Espaces multimédia et développement
Chap IV/ Espace multimédia et politique d'accueil des
Chap V/ Les publics et les principaux usages des infotechnologies
Chap VI/ Espaces multimédias et modalités d'apprentissage
Chap VII/ Espaces multimédias et nouveaux métiers de la médiation
d'intervention
Chap VIII/ Politiques publiques
Conclusion