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L'explosion de la communication Par Philippe Breton et Serge Proulx. Paris : La Découverte, 1996 (La Découverte ; 10) (Note réalisée par Pascale Veyrines)
L'intelligence
collective : pour une anthropologie du cyberespace / Pierre Lévy.
(Note réalisée par Caroline
MALVILLE)
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L'explosion
de la communication Par Philippe Breton et Serge Proulx. Paris : La Découverte,
1996 (La Découverte ; 10)
Note réalisée par Pascale Veyrines dans le cadre d'un excercice en maitrise de sciences de l'information et dela documentation en 2001. - Télécharger le texte entier de la note (format .rtf) - Voir extrait ci-dessous.
RESUME
"Ce livre tente
de répondre à la question : pourquoi parle t-on autant aujourd'hui
de la communication et de ses techniques.
Si les techniques de communication existent depuis très longtemps, l'"idéologie
de la communication" date des années 1940, 1950 en Occident.
Les auteurs s'intéressent dans ce livre à la communication sociale.
Le contexte social et culturel est déterminant dans l'émergence et l'utilisation des techniques de communication.
Jusqu'à la
Renaissance, l'expression orale était le mode de communication sociale
le plus important et particulièrement la rhétorique dans l'Antiquité.
L'écriture sous ses différentes formes, idéographique,
cunéiforme, hiéroglyphique, enfin alphabétique sous l'impulsion
des échanges commerciaux, avait pour fonction de conserver les informations.
La rhétorique, fondée par les Grecs, a joué pleinement
son rôle de technique de communication sous l'Empire Romain dont le milieu
culturel et social a favorisé le développement. Elle a généré
l'idée, jusqu'à aujourd'hui, d'un lien social fondé sur
la communication organisée et institutionnalisée. En effet, le
pragmatisme de la langue latine a entraîné l'émergence du
concept de connaissance transmissible : l'information. La rhétorique
devint la culture générale et fusionna avec le livre, support
de communication. Pétris d'une culture d'assimilation et d'organisation
de la communication en vue de maintenir vivant le lien social, les Romains développèrent
toutes les techniques de communication héritées (l'affiche, le
transport de message, le journal..).
Pendant la Renaissance, la transformation du document écrit en livre
imprimé a contribué au développement des techniques de
communication.
Les livres, par nature des instruments de mémoire en tant qu'ouvrages
religieux, sont devenus des supports de communication en contribuant à
diffuser les idées du mouvement humaniste.
L'imprimerie a pu se développer, et satisfaire ainsi une demande de livres
imprimés, grâce à l'innovation technique, à la renaissance
intellectuelle et au développement de l'esprit mercantile. L'instauration
d'une culture matérielle au XVe siècle, issue du développement
des villes et de la redécouverte de la culture antique, a favorisé
la diffusion des livres dont les premiers tirages ont été des
livres techniques. En effet, cette culture associe la technique avec la connaissance.
Les techniques de la Renaissance s'appuient sur une "nouvelle raison"
qui contrairement aux recettes empiriques ne se contente pas d'une communication
orale. En conséquence, le livre imprimé va contribuer à
amplifier ces valeurs : le réalisme et l'utilitarisme.
À cette époque, l'"idée" valorisée par
les techniques de reproduction et de diffusion devint un objet de communication,
une information. Le raisonnement, libéré de la nécessité
de reproduire le passé, devint moins conservateur et plus critique. Contraints
de faire circuler leurs idées en dehors des institutions traditionnelles,
les penseurs humanistes ont été les meilleurs promoteurs du livre
en tant qu'outil de communication.
La Réforme, la Contre-Réforme et la Révolution Française
ont permis au débat social et à la propagande d'être central
dans la communication sociale. Que ce soit pour diffuser des croyances religieuses
ou des valeurs nouvelles promues par les révolutionnaires, l'argumentation
était conçue, dans son contenu et ses moyens, pour atteindre tous
les individus. L'accès à la communication sociale, par laquelle
passe l'information, fondement du choix pour l'individu citoyen, était
indispensable à l'existence de la nouvelle démocratie créée
par la Révolution. Cette période mobilisa toutes les techniques
de communication déjà existantes mais ce n'est qu'au XIXe siècle,
tournant industriel, qu'on assista à un renouveau de ces techniques parmi
d'autres.
Au XXe siècle, la conscience que la communication pouvait relever d'une
technique arrive à maturité dans les années 1940.
Parallèlement à la culture de l'argumentation, nourrie par la
rhétorique, un nouveau mode de communication sociale se développe
sous la poussée intellectuelle des sciences exactes et expérimentales,
la "culture de l'évidence". En apportant la preuve irréfutable
par l'expérience, l'évidence expérimentale rompt avec la
culture de l'argumentation où il s'agit de déterminer ensemble
la nature d'un fait. Cette nouvelle culture devra coexister avec celle de l'argumentation
toujours répandue malgré le scientisme au XIXe et le marxisme.
[...]."
L'intelligence collective : pour une anthropologie
du cyberespace / Pierre Lévy. -Paris : La Découverte : Poche,
1997. -246 p. - (Essais ; 26)
ISBN 2-7071-2693-4
Note réalisée par Caroline MALVILLE dans le cadre d'un excercice en maitrise de sciences de l'information et dela documentation en 2001. Télécharger le texte entier de la note (format .rtf) - Extrait ci-dessous.
"Selon Pierre Lévy, le processus d'émergence de l'espèce humaine, l'hominisation, n'est pas terminée : après l'Homo sapiens voici l'Homo communicans qui évolue dans le nouvel espace des savoirs.
Selon lui, le cyberespace existe, et il propose d'en tirer le meilleur parti, en y associant un projet d'intelligence collective.
Pierre Lévy définit les conditions possibles de cette mutation culturelle. Mettant en évidence les potentialités des technologies de l'information, notamment de l'établissement d'un réseau informatique et multimédia au niveau mondial, l'auteur argumente l'émergence d'une intelligence collective, qui produirait un savoir de type nouveau, " moteur " d'une nouvelle civilisation.
Le projet peut, selon lui, se réaliser à partir de données qui existent déjà : la cyberculture, l'accès au(x) savoir(s) et la prise en considération des compétences personnelles, les collectifs intelligents…
Cette note de lecture est destinée à un lecteur potentiel qui aurait des connaissances en littérature, ainsi que des notions en philosophie et anthropologie ; et travaillerait dans le milieu de la presse.
Les références
du livre utilisé comme support de cette note de lecture sont :
L'intelligence collective : pour une anthropologie du cyberespace / Pierre Lévy.
-Paris : La Découverte : Poche, 1997. -246 p. -(Essais ; 26)
ISBN 2-7071-2693-4
Le lancement des
" autoroutes de l'information " aux Etats-Unis, à la fin des
années 90, est une des manifestations du " multimédia "
et de la grande vague de fond technologique contribuant à élargir
chaque jour davantage un cyberespace mondial dans lequel tout élément
d'information est en contact virtuel avec n'importe quel autre. L'évolution
en cours converge vers la constitution d'un nouveau milieu de communication,
de pensée et de travail pour les sociétés humaines, avec
une modification des rapports au temps et à l'espace.
Le développement des nouveaux instruments de communication s'inscrit
dans une mutation générale : nous sommes redevenus nomades. Bouger,
ce n'est plus se déplacer d'un point à l'autre mais traverser
des univers hétérogènes, en passant non pas d'une culture
à l'autre mais d'une humanité à l'autre.
Aujourd'hui, Homo sapiens fait face à une modification rapide de son
milieu, transformation dont il est l'agent collectif involontaire. Il ne peut
plus se contenter de " communiquer " par les médias et de penser
dans des institutions séparées (qui organisent la division des
intelligences). Pour vivre mieux, nos sociétés doivent devenir
intelligentes dans la masse, par delà les médias, grâce
à une surlangue.
En guise d'introduction, Pierre Lévy reprend une citation de Michel Serres
: " Le savoir est devenu une nouvelle infrastructure " : l'hypothèse
d'un nouvel " espace anthropologique ", l'Espace du savoir, s'ouvre
aujourd'hui, qui pourrait commander les espaces antérieurs : la Terre,
le Territoire et l'Espace marchand. Il serait l'espace du savoir et de l'intelligence
collectifs, lié à la vitesse d'évolution des savoirs, à
la masse des personnes produisant de nouvelles connaissances, à l'apparition
d'outils inédits.
L'auteur nous explique au passage qu'un espace anthropologique est un système
de proximité (espace) propre au monde humain (anthropologique) et donc
dépendant des techniques, du langage, des conventions, etc.
L'informatique communicante se présenterait alors comme l'infrastructure
technique du cerveau collectif, ou " hypercortex ", de communautés
vivantes. Il ne s'agit pas de " remplacer l'homme " ou de se rapprocher
d'une " intelligence artificielle ", mais de favoriser la construction
de collectifs intelligents, afin d'aborder une ère post-médias
dans laquelle les techniques de communication serviront à filtrer les
flux de connaissances, à naviguer dans le savoir et à penser ensemble
plutôt qu'à charrier des masses d'informations.
Car l'intelligence collective est " une intelligence partout distribuée,
sans cesse valorisée, coordonnée en temps réel, qui aboutit
à une mobilisation effective des compétences "(p.29). On
passe ainsi du " connais-toi toi-même à " apprenons-nous
à nous connaître pour penser ensemble ".
La première partie du livre est consacrée à " l'ingénierie
du lien social " qui est l'art de faire vivre des collectifs intelligents
et de valoriser au maximum la diversité des qualités humaines.
La seconde partie, " L'Espace du savoir ", développe la théorie
des quatre espaces anthropologiques : la Terre, le Territoire, l'Espace des
marchandises et l'Espace du savoir, puis définit la notion d'espace anthropologique
et les problèmes qui y sont liés.
La première partie, sur l'ingénierie du lien social, débute
avec la figure biblique de Lot, seul juste de Sodome, qui illustre l'acte d'hospitalité
c'est-à-dire "l'acte de coudre l'individu à un collectif
" (p.40). [...].
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